Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les Bijoux de Constance
Les Bijoux de Constance
Publicité
Derniers commentaires
10 juin 2012

Défilé de colliers: une tête d'affiche!

  Bonjour, vous. Heureuse de l'accueil qu'a reçu le Brassée d'été que je vous ai montré hier...

  Parfois, cela fait du bien qu'on vous dise que vous allez dans la bonne direction. J'ai toujours aimé "aggraver" mes bijoux. Ce terme est délibéré, parfois il faut débarrasser les pièces à naître du bon goût, des critères de la portabilité, de la normalité. Les faire aller dans sa direction, la mienne en l'occurrence, qui ne prétend surtout pas être la bonne! et parfois, une fois que la pièce est là, elle porte sa propre évidence -oui, la direction était la bonne, le collier est là.
  Les pièces standard et standardisées inondent le marché, n'est-ce pas? Parfois à de tels prix qu'on ne risque pas d'en fournir à ce tarif-là, quand on est très soucieux des matériaux, des fintions, de l'unicité de la pièce qui naît... alors autant créer des pièces très personnelles, audacieuses, qui témoignent de son propre style, de ses propres options. Des pièces qui portent une histoire ou qui la commencent - le "coup d'archet" de Rimbaud.
  Par-dessus tout, j'aime l'idée que ces colliers sont un coup d'archet, une seule volonté déclenche les "brèches opéradiques" (Rimbaud toujours). L'ouverture d'un opéra est là, à chaque instant, dans chaque geste décisif qui ouvre une tranche du monde et qui est conscient de cela, l'ouverture, ce qui s'échancre là est la mesure de la démesure, un opéra à chaque instant possible, à chaque instant du possible. N'est-ce pas le même mot qui signifie oeuvre, ouvrage...

  D'accord, si quelqu'un me lit ici, il comprendra, peut-être, que je parle tout autant d'écriture, de musique, de littérature, de peinture, de photographie, et que les bijoux sont une métaphore de tout ce qui crée une ouverture opéradique au monde, ou une seule brèche. Se tenir dans la possibilité d'ouvrir une brèche, j'imagine que c'est ce qui maintient dans la recherche tout ceux qui continuent à vouloir, à désirer, à créer.

  Si l'on envisage (à proprement parler, regarder le collier comme on regarde un visage) le collier ainsi, comme le début d'un opéra, où les thèmes apparaissent et s'affirment, où les variations se dessinent, s'esquissent, se profilent... alors il s'agit d'un bout de création, une brèche dans cette direction, un seul coup de baguette ou de patte vers la brèche.

  Le collier du jour travaille justement ainsi, un coup de patte, même si c'est en "patte de velours", en patte de dentelle, en guipure, en ce qui est le plus doux et le plus ressemblant au coussinet rose des pattes d'un chat. Il est rose, il parle de tendresse, d'éveil, il est un petit coup de baguette vers un sacre du printemps, il convoque des fleurs et des corolles, il les place comme une note, il cherche la mélodie. Un petit bonheur, à défaut du grand, une direction, à défaut du sens.

  Que je vous raconte...
  Au commencement il y eut un morceau de guipure, en provenance de la lingerie fine, une pure merveille, rose crémeux sur une trame grisée. J'en prélevai une forme de corolle, avec ses arabesques, complètement dans la séduction de la matière. Je la servis alors simplement, un arrondi, du cristal tendre, des perles brodées entre elles, un crochetage discret autour de la guipure, un emperlage drapé; et la seule note d'inspiration alors, la seule liberté que je me suis offerte, c'est le décroché dans la forme, comme un coup de ciseau ou d'archet, un "cut" qui forme une signature :


002

 

  En haut, à gauche sur la photo, le motif est libre, il ne rejoint pas le tour de cou : voilà ce décroché qui m'inspirait. Dans sa première version, le collier "sert" la guipure, dans les deux sens du termes, il la sert comme on sert un plat, et il est à son service, effacé derrière elle.

  Ce collier n'a pas été adopté, et le geste pour moi avait perdu son actualité, alors je l'ai embarqué dans une nouvelle aventure. Désormais, le geste et le collier priment, l'effet d'échancrure, la dissymétrie, est également au premier plan, et la guipure mène au spectacle, à l'apogée, à l'appogiatura, du printemps.


P1170719r


  Désormais le collier est imposant, le "décroché" est accentué, et il est devenu un volume, grâce à la céramique, aux fleurs campanulées céladon en pâte de verre, et aussi à la pâte de verre longue et courbe à la feuille d'argent, rose transparent aux notes vertes et turquoise, qui mène l'oeil d'une fleur en céramique à l'autre. C'est bien le collier d'une collectionneuse acharnée.


P1170711


J'adore la ligne aérienne en gris mat, presque une note "industrielle", qui accompagne la composition.

P1170712


  ...Il faut imaginer le grand format de cette pièce, la fleur principale en céramique dépasse les 4cm de diamètre, la perle longiligne courbée à la feuille d'argent dépasse les 35mm quant à elle; le poids de ces matériaux confère son tomber au collier.


P1170715


La palette va jusqu'au bleu sombre nacré, qui souligne le vert céladon, appuyé de quelques notes bleu glacier.


P1170722


  Et les rendus différents sont mêlés, du mat au nacré, en passant par les reflets aurore boréale, qui envoient des échos aux tonalités roses et vertes, par le transparent et l'opaque, et l'opalescence de la pâte de verre.

  Maintenant, je ne peux plus grand-chose pour ce collier, à part de le photographier au cou de la Fée Marraine, si elle le veut bien, et d'en faire une tête d'affiche pour une exposition. Il n'est pas encore nommé - L'Archet de l'aurore?-, disponible à 68€, mais je le garde très, très volontiers pour l'exposer quelques fois, le voir commenté, essayé...

 

 



 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
C
euh, bious ça voulait dire bisous!
C
Bonsoir ma chère Andrée! oh que nenni, mais le compliment me fait plaisir, et je me réjouis déjà de te voir essayer tout cela, avec des p'tites tenues d'été... rendez-vous à tout bientôt, bious!
A
Pour La Fée Marraine ce sera un vrai bonheur que de porter prochainement cette merveille, mais la Fée, en l'occurence, c'est toi, qui accomplis de si belles choses... comme par magie. <br /> <br /> Bises!
C
chic alors, un autre commentaire enthousiaste, merci Véronique! enchantée des encouragements que je reçois!<br /> <br /> Je t'embrasse, belle Châtelaine!
P
Ah oui! Constance, tu as eu vraiment une sacrée inspiration de reprendre ce collier, le voici qui s'enfle, qui prend de l'ampleur, de la hardiesse. Epanoui est le mot qui me vient, la première version semble comme retenue à côté, oui oui, lâche toi Constance, et ce décroché j'adore!!!<br /> <br /> Bises à toi!
Publicité