Collier L'Ange du Crépuscule
Pour un jour tout blanc toujours, voici un collier très noir.
Son nom, L'Ange du Crépuscule, doit tout à Musset. Du Romantisme, il possède les tourments, les vertiges, les tourbillons, les gouffres. Mais aussi les contrastes, la présence d'un idéal, même enfoui, la foi en la page blanche, en la résurrection par l'écriture, par la sublimation, par la cristallisation ultime.
C'est un collier atypique dans mon parcours pour l'heure ; pour le créer, j'ai enroulé, en le cousant par petits points, longuement, en spirale, un long ruban élastique, qui provient de la lingerie fine toujours. Cela m'avait alors paru très symbolique, ce processus d'enroulement, cet enfermement point après point. J'y ai passé des heures et des jours, reprenant le fil, encerclant, brodant la mécanique, le mouvement perpétuel. Bien sûr au coeur j'ai installé l'écriture, un fragment de manuscrit sous une bille de verre plate, enserrée de fil métallique noir. Et comme toujours, rien n'est collé, tout est cousu, serti, monté. Enfin, il est très grand, comme il se doit pour un abîme, pour un crépuscule en train de prendre le monde à son revers et de monter ( car pourquoi dit-on que la nuit "tombe" ? souvent l'obscurité s'exhausse de la terre et monte jusqu'à se fermer contre la voûte céleste, en un enroulement contre le firmament... ) :
Voici pour le coup d'oeil englobant, l'effet de masse. Mais c'est surtout un collier dans lequel il faut entrer, ou plutôt dans lequel on peut entrer, comme il y aurait à lire, à vivre, à l'intérieur :
Il est entièrement doublé de dentelle ancienne, une guipure en fait, qui donne de la douceur au porter ( cela se doit d'être sensuel, le toucher d'un collier sur la peau, n'est-ce pas ? ), et qui apparaît, déborde par endroits, donne de la profondeur et instaure d'autres enroulements.
Il se fonde sur les contrastes, des translucides, des laiteuses, des opaques, du cristal, du mat... Parce que le noir peut être lumineux, qu'il interprète la lumière :
VENDU
Voici pour ce jour, pour cette pièce que j'aime, une symphonie du crépuscule avec ange, en ombres chinoises. Et je vous embrasse...